Fille du dieu des dieux, fille de la reine des Amazones, Diana aurait pu être pétrie d’orgueil et ne pas se soucier un seul instant du monde qui l’entourait. Elle aurait pu se vautrer dans l’abondance et la luxure comme bien des demi-dieux avant elle, n’avoir d’yeux que pour son propre nombril et ses intérêts personnels. Mais ce n’est pas ainsi qu’Hippolyte a élevé sa fille. Le monde, Diana l’a toujours aimé. Elle a toujours été attentive à son environnement, curieuse depuis le plus jeune âge, aventurière dans l’âme. Elle voulait tout découvrir, tout apprendre, sa soif de connaissances était intarissable. Elle voulait toujours en apprendre plus, il fallait qu’elle connaisse les mythes et les légendes sur le bout des doigts. Peu importe qu’elle ait déjà vécu cinq millénaires, elle veut toujours en connaître plus.

Solaire de nature, Diana sait réchauffer les cœurs d’un simple sourire, d’une seule parole. Douce, tendre, elle sait faire oublier son état de guerrière de par le réconfort qu’elle est capable de prodiguer. Elle sourit plus qu’elle ne grimace, rit plus qu’elle ne pleure, danse plus qu’elle ne frappe. Altruiste et maternelle, Diana n’hésite jamais à endosser le rôle de protectrice, que ce soit celui de l’humanité toute entière ou d’une seule personne. Elle aime à l’infini et sans conditions, elle aime parce que c’est ce qu’elle sait faire de mieux. Éternellement chaleureuse, elle est un baume pour les âmes meurtries, un phare dans la nuit pour les âmes égarées. Elle se veut porteuse d’espoir, même quand son cœur est lourd et que les doutes rongent son esprit.

Droite et juste, elle suit avec rigueur l’adage des Amazones qui dit qu’il ne faut pas tuer lorsque l’on peut blesser, qu’il ne faut pas blesser lorsque l’on peut soumettre, qu’il ne faut pas soumettre lorsque l’on peut apaiser, et qu’il ne faut pas lever la main avant de l’avoir tendue. Mais quand Diana doit se battre, elle le fait jusqu’au bout. Elle ne renonce pas, jamais. Sa détermination est sans faille, elle ne courbe pas l’échine et ne se soumet pas. Du divin, elle semble n’avoir gardé que le bon ; elle a appris à cacher ses faiblesses, à dissimuler cette sombre part d’elle-même qui voudrait parfois s’exprimer un peu plus fort. La surface est lisse et sans défaut, mais les entrailles bouillonnent. Il y a toujours eu cette étincelle de colère en elle, ce besoin quasi vital de lutter contre les injustices qui fait qu’elle ne sait pas rester indifférente à la douleur d’autrui et l’empêche parfois d’être aussi rationnelle qu’elle le devrait.

Demi-déesse et bénie par les dieux de l’Olympe, Diana possède de nombreux pouvoirs qui font d’elle une formidable adversaire. Liée à la puissance de la terre par la déesse Demeter, elle possède une force extraordinaire, supérieure à celle d’Hercule et capable de rivaliser avec celle de Superman. De par sa nature divine, elle possède une résistance tout aussi impressionnante, qui lui permet de résister à presque tout. Si elle n’est pas tout à fait égale à celle de Superman, sa capacité de résistance à la douleur lui permet de faire la différence. Elle est capable de résister à la plupart des attaques magiques, mais reste vulnérable à celle des divinités, et surtout celles de son panthéon, à l’instar d’Hécate. Cinq millénaires d’entrainement rigoureux auprès des Amazones lui ont permis de développer une endurance surhumaine, bien supérieure à la celle des hommes. Cela fait d’elle une championne qu’il est difficile de vaincre, puisqu’elle semble infatigable. Elle possède également des réflexes surhumains, qui lui permettent de réagir en une fraction du temps nécessaire pour éviter ou arrêter les projectiles comme les coups ; Batman lui-même a admis que ses derniers étaient supérieurs à ceux de Superman. À ces réflexes s’ajoute une vitesse divine, cadeau d’Hermès. Si elle ne rivalise bien évidemment pas avec Flash lorsque ce dernier utilise la Speedforce, elle peut s’il le faut le suivre à sa vitesse de croisière. Autre cadeau d’Hermès, Diana est capable de voler à grande vitesse, suffisamment pour suivre les appareils humains. Grâce à Artémis, Diana possède des sens surdéveloppés, particulièrement l’ouïe, la vue et l’odorat et est également capable de communiquer avec les animaux, que ce soit pour les tranquilliser ou éventuellement les commander, bien qu’il est rare qu’elle use de cette capacité. Dans l’éventualité où elle serait blessée, Diana possède un pouvoir de régénération qui lui permet de guérir des blessures superficielles et moyennes en quelques minutes. Elle est également immunisée contre la plupart des poisons, toxines et maladies humaines. Immortelle, Diana ne vieillit plus depuis qu’elle a atteint l’âge adulte. Une bénédiction autant qu’une malédiction pour elle, qui se retrouve ainsi condamnée à voir ceux qui l’entourent être victimes du temps qui passe. Si d’après le Chevalier Noir, Diana ne possède pas de kryptonite, de réelle faiblesse physique exploitable, ce n’est pas pour autant qu’elle est invulnérable et invincible. Sa plus grande faiblesse est incontestablement sa psyché et son cœur. À trop croire que l’être humain était fondamentalement bon, elle baisse parfois sa garde et ne voit pas le danger avant qu’il ne soit trop tard. Ses proches, ses amis comme sa famille, et même les innocents, sont sa plus grande faiblesse. Un point faible que ses ennemis ont appris et apprennent encore à exploiter. Pour réussir à faire tomber Wonder Woman, c’est le cœur qu’il faut viser.


Cinq millénaires durant, Diana a été entraînée aux arts du combat par les plus grandes guerrières de l’humanité, les Amazones de Themyscira. Pour elle, pas de krav maga ou de karaté, mais des techniques de combat ancestrales, passées d’Amazone en Amazone. Elle maîtrise aussi bien le corps à corps que le maniement des armes, sa préférence allant de loin à l’épée et au lasso, bien qu’elle maîtrise également la lance et l’arc à la quasi-perfection. La condition pour quitter Themyscira et raccompagner Steve Trevor dans son monde était de remporter une longue série d’épreuves sportives et martiales, sans utiliser ses pouvoirs divins, ce que Diana sut faire aisément.


Diana possède tout un arsenal divin qui lui permet de mener à bien sa lutte acharnée contre les forces du mal. Son arme de prédilection n’en est pas réellement une, il s’agit du lasso de vérité, qui lui a été offert par les déesses Aphrodite et Hestia. S’il est indestructible, ce n’est pas la raison pour laquelle il est l’arme favorite de Diana. Il lui permet en effet de maîtriser ses adversaires sans avoir à les blesser ou les tuer, et surtout lorsqu’ils sont soumis à son pouvoir, ils sont obligés de répondre honnêtement à toutes les questions qu’elle pose. Le pouvoir du lasso lui a ainsi souvent permis de désescalader une situation critique. Face aux menaces les plus imposantes, Diana utilise l’épée d’Athéna, héritée de la déesse du même nom et dont le tranchant est capable de trancher jusqu’aux atomes, pour peu que sa porteuse le juge nécessaire. Quand elle n’a pas le lasso en main, c’est cette épée que Diana manie, accompagnée d’un bouclier indestructible, cadeau de son demi-frère Héphaïstos, dont les forges sont accessibles depuis des passages secrets sur Themyscira. Le bouclier a d’abord appartenu Alcippe, mère d’Hippolyte, et est passé de mère en fille. Le dieu a également forgé son armure, elle aussi indestructible. Hermès lui a quant à lui fait cadeau de sandales similaires aux siennes, les petites ailettes en moins, pour plus de subtilité… Si toutes les Amazones possèdent une paire de bracelets de soumission, pour ne jamais oublier leurs années de servitude, ceux de Diana ont la particularité d’entraver sa force divine, afin qu’elle n’ait pas besoin de songer à être dans la retenue à chaque seconde dans les combats. Entrechoqués, les bracelets génèrent une puissante onde de choc. Ils lui permettent également de dévier les projectiles et d’absorber la puissance des coups reçus. Enfin, Diana possède le diadème de sagesse, autre cadeau d’Athéna, qui peut lui servir de projectile semblable à un boomerang en cas de besoin. Mais Diana le considère davantage comme une partie intégrante de son armure que comme une arme à proprement parler.

❯ De quelle Terre provient votre personnage? Si votre personnage vient du multivers, où se situe-t-il sur le spectrum de ses souvenirs?
Une chance pour elle, Diana a été épargnée par les aléas du multivers. Elle ne connaît que cette réalité, sa réalité. Et heureusement, car les choses y sont déjà bien assez compliquées. Quel cauchemar ce serait, si elle devait en plus jongler avec les souvenirs pluriséculaires d’autres versions d’elle-même… C’est déjà un concept qu’elle a du mal à saisir, quelque chose qui lui paraît totalement incongru. Quand bien même elle sait que rien n’est impossible, elle aime autant ne partager son esprit et son corps avec personne d’autre. Ses rêves et ses cauchemars n’appartiennent qu’à elle.

❯ Pseudo : Valkyrja (Julia).

❯ Pronoms: Elle (she/her).

❯ Pays: France.

❯ Avez-vous l'âge de la majorité: Comme Diana, majeure depuis un petit moment maintenant

❯ Fréquence de connexion : Tous les jours

❯ Autres comptes : Dinah Lance, la mom de l'Arrow Fam

❯ Hypothétiquement, acceptes-tu de recevoir un aléa du destin ? Pas tout de suite, mais probablement plus tard, yes

❯ Un dernier commentaire?: DIANA IS BAAAACK

« Je ne l’ai pas vue. Je ne l’ai pas vue. Je ne l’ai pas vue… » Elle répète les mêmes mots en boucle, les yeux écarquillés d’horreur face au carnage qui s’étend à perte de vue devant elle. Des corps sans vie éparpillés, des bâtiments détruits, du sang, des larmes, de la poussière et les hurlements déchirants des survivants qui font vriller ses tympans. Son regard se perd dans le vide, elle manque de chanceler ; l’Amazone se mue en colosse aux pieds d’argile. Elle réagit à peine quand un homme la saisit par les épaules, examine minutieusement les traits de son visage, essaie de la ramener à la réalité en appelant son nom. Elle l’entend à peine ; écho lointain noyé par les plaintes autour d’eux. Il faut qu’il la secoue plus sèchement pour que leurs regards se croisent. Diana sursaute, comme si la foudre de Zeus l’avait frappée. « Je ne l’ai pas vue, Steve. La bombe… Je ne l’ai pas vue… J’aurais pu l’arrêter. J’aurais dû l’arrêter. » Elle échappe à son étreinte d’un coup, recule de plusieurs pas en secouant la tête. Un éclair de rage traverse son regard, le dégoût déforme ses traits. « Pourquoi… Pourquoi continuent-ils à faire ça ? Il y avait des enfants… Il y avait des enfants ! » Elle continue à secouer la tête. Elle ne comprend pas. Elle ne comprendra jamais. Tant de vies innocentes sacrifiées, et pour quoi ? Une énième guerre, un énième différend… Des raisons toutes plus ridicules les unes que les autres. Et à chaque fois plus difficiles à accepter. L’odeur du sang la prend à la gorge et elle porte une main à ses lèvres par réflexe. Elle n’a pas la droit de montrer le moindre signe de faiblesse, elle le sait. Ce n’est pas ce que les gens attendent d’elle. Ce n’est pas ce que le monde attend de Wonder Woman.

Elle voulait sauver le monde.

Elle avait eu la naïveté de croire que le monde des hommes pouvait être sauvé. Dans son arrogance et son ignorance, elle avait cru que si elle parvenait à débusquer Arès de sa cachette et à le ramener dans sa prison insulaire, tous les conflits cesseraient. C’était idiot, elle le comprenait bien à présent. Les Amazones avaient pourtant bien essayé de la mettre en garde. Hippolyte l’avait prévenue, le monde des hommes n’était pas celui qu’elle croyait. Ils n’étaient pas parfaits, loin de là. Ils étaient à l’image de leurs dieux : faillibles, corruptibles, belliqueux. Et contrairement à ce qu’elle pensait, ils n’avaient pas besoin d’Arès pour s’entretuer. Aussi terrible soit-il, son demi-frère ne faisait que se nourrir des guerres qu’ils provoquaient aux quatre coins du monde. Ce monde que Diana ne connaissait qu’à travers les légendes et les récits contés par sa famille, ses sœurs, et les déesses qui visitaient régulièrement Themyscira. Les hommes avaient besoin d’aide, c’était tout… Besoin de son aide ? Elle pensait être capable de changer les choses. Elle en avait tous les pouvoirs. Fille d’Hippolyte, fille de Zeus, princesse de Themyscira et de l’Olympe, elle avait été bénie par les dieux, éduquée par les Amazones, entraînée par les meilleures guerrières que le monde ait connu.

Ça n’avait pas suffi.
Tous les pouvoirs du monde, et ça n’avait pas suffi.

Le massacre autour d’elle en était la preuve. Pour chaque conflit auquel elle mettait un terme, il en surgissait deux ailleurs. Dans le monde des homme, la guerre était la pire hydre qui soit. À quoi bon ? La question revenait de plus en plus souvent dans son esprit. Oui, à quoi bon essayer ? Pourquoi continuer à s’éreinter ? Hippolyte avait peut-être raison. Peut-être… Peut-être que le monde des hommes ne méritait pas leur aide. Peut-être était-ce une tâche trop ardue, même pour quelqu’un comme elle. Superman non plus n’avait pas réussi à accomplir ce miracle. Mais il ne s’arrêtait pas pour autant. Il gardait espoir, gardait la tête haute. Pour les innocents comme pour les gens comme lui, comme eux. Quand Diana avait rejoint le monde des homme, elle était habitée du même optimisme que lui. Avec le recul, ce n’était guère étonnant.

Steve Trevor avait faussé sa vision du monde.

Elle l’avait regardé s’écraser dans les eaux de Themyscira à bord de sa drôle de machine, et son premier instinct avait été de le secourir, quand toutes les coutumes de l’île auraient voulu qu’elle l’abandonne au royaume de Poséidon. Elle n’avait jamais su expliquer ce qui l’avait poussée à agir ainsi, à s’élever contre les voix de sa mère, les voix de ses sœurs. Diana n’avait pas fait preuve de la même méfiance qu’elles à son égard. Elle avait été intriguée par lui à la seconde même où leurs regards s’étaient croisés pour la première fois. Elle l’avait écouté avec grande attention quand il lui avait expliqué qui il était, d’où il venait. Très vite, il lui avait paru évident que son monde avait besoin d’aide. Besoin de leur aide. Poussée par un brillant élan d’optimisme nourri par une soif de liberté bridée depuis des siècles, elle s’était portée garante de l’humain, s’était proposée de le raccompagner dans son monde pour l’aider à mettre un terme aux guerres. Personne n’avait compris ni approuvé sa décision ; même Donna s’était montrée réticente dans un premier temps – et elle avait eu raison, par tous les dieux, elle avait eu raison. Mais Diana avait hérité de la détermination de ses aînées et était venue au bout de toutes les épreuves et conditions imposées. Si elle avait quitté Themyscira la gorge nouée, son cœur battait d’enthousiasme.

Même Steve l’avait mise en garde ; elle se faisait des idées à propos des siens. Un seul dieu, aussi puissant soit-il, n’était pas responsable de tous les maux de l’humanité. Ils n’avaient jamais eu besoin d’Arès pour se faire la guerre. Elle l’aurait réalisé plus tôt si elle s’était penchée sur les livres d’Histoire des hommes. Arès avait passé des siècles dans les geôles de Themyscira et son absence n’avait rien réglé. Steve le savait. Il avait été un soldat presque toute sa vie. Il avait vu plus d’horreurs que Diana ne pouvait en imaginer à ce moment-là de sa vie. Il aurait pu choisir de lui ouvrir les yeux sur la réalité de son monde immédiatement ; au lieu de cela il lui avait montré ce que l’humanité avait de plus beau. De quoi alimenter les certitudes de Diana, qui pendant un temps fut trop obnubilée par les merveilles de son monde pour en voir la plus sombre facette. Steve Trevor avait un cœur d’or, et l’Amazone crut à tort que tous les hommes étaient comme lui.

Jusqu’à ce que la guerre se rappelle à lui.
Dire qu’elle s’était trompée serait un euphémisme.

Elle l’avait suivi, comme elle le faisait depuis qu’elle avait quitté son île. L’odeur de la mort l’avait prise à la gorge, si bien qu’elle s’était crue débarquée dans le royaume d’Hadès. Elle avait vu ce que l’humanité avait de pire à offrir, bien qu’à cet instant elle soit encore persuadée qu’Arès était fautif. N’écoutant que son instinct, elle était intervenue. Elle s’était révélée au monde, avait mis un terme au conflit et sauvé un nombre incalculable de vies en une fraction du temps qu’il avait fallu à ARGUS pour stabiliser la région. Wonder Woman était née, mais son innocence était morte dans les tranchées. Cinq millénaires de vie n’avaient su la préparer aux atrocités qu’elle verrait. Aucun récit ne s’approchait de la vérité. Diana avait pourtant les reins solides, c’était une guerrière née, une Amazone, elle était faite pour se battre. C’était en tout cas ce dont elle était persuadée. Puis les conflits s’étaient empilés, amplifiés, et elle s’était retrouvée débordée. Incapable d’admettre la réalité, elle s’était acharnée, presque jusqu’à l’épuisement. Jusqu’à ce que Steve la force à voir la vérité en face. Arès pouvait bien intervenir dans tous conflits du monde et s’en nourrir, les hommes n’avaient pas besoin de lui pour les déclencher. Ni de lui ni de aucun autre dieu de la guerre. Elle pouvait bien croire ce qu’elle voulait, les hommes n’étaient pas aussi bons qu’elle le pensait. Il y en aurait toujours pour faire le mal, sans se soucier des vies innocentes brisées ou perdues. Diana n’avait pas voulu croire Hippolyte, mais elle n’eut d’autre choix que celui de croire Steve.

Frappée de plein fouet par la désillusion, elle fut tentée de rentrer chez elle. De laisser les hommes à leur triste sort, comme ses sœurs pensaient qu’ils le méritaient. Tentée, oui, mais ramenée à la raison par ceux qu’elle avait rencontré et qui l’entouraient. Oui, les hommes étaient faillibles et imparfaits, mais la plupart d’entre eux essayaient. Steve en était l’exemple même. Il avait vécu et vu le pire, mais il ne baissait pas les bras. Alors, de quel droit l’aurait-elle fait ? De quel droit les aurait-elle abandonnés ? Elle ne pouvait pas s’avouer ainsi vaincue et rentrer à Themyscira honteuse. Elle s’était donné une mission, elle devait la mener à bien, aider là où elle le pouvait. Elle n’était pas seule dans sa mission. Donna avait accepté de quitter le confort et la sécurité de Themyscira pour l’y aider, et le monde voyait de nouveaux héros naître chaque jour. Elle n’était pas seule et ne le serait jamais.

Dans un monde régi par le chaos et la douleur, Diana choisit d’emprunter une autre voie.
Celle d’Aphrodite, celle de l’amour.
Haïr était facile, aimer ne l’était pas.

Il fallait lutter contre la colère, la rancœur, le dégoût et un millier d’autres émotions qui la prenaient à la gorge à chaque fois qu’elle mettait un pied sur un champ de bataille. Et c’était bien plus difficile qu’elle ne l’aurait cru. La lutte aurait été terriblement acharnée si les dieux (ou le destin, le hasard, ou une quelconque force de l’univers) ne lui avaient pas fait un cadeau à la valeur inestimable. Quand elle avait quitté Themyscira, la dernière chose à laquelle Diana pensait, c’était tomber amoureuse. Elle n’avait que son devoir en tête, son besoin et son envie de justice. Obnubilée par sa mission, elle avait mis un peu de temps à comprendre la nature de ses sentiments pour celui qui était tombé du ciel. Cela se voyait comme le nez au milieu de la figure pour tous ceux qu’ils côtoyaient, mais ce ne fut que lorsque Steve prit son courage à deux mains que l’évidence lui sauta enfin aux yeux. Tomber amoureuse, Diana n’y songeait pas, et d’un homme encore moins. Mais Steve était ce dont elle avait toujours rêvé, elle l’avait aimé à la seconde où leurs regards s’étaient croisés. Leurs destins comme leurs âmes étaient liés ; ils ne se sépareraient plus jamais. Diana l’aimait comme elle n’avait jamais aimé auparavant et comme elle n’aimerait jamais plus après lui. Sa mortalité, elle se plaisait à l’ignorer, à se complaire dans leur bonheur. Elle oubliait tout dans ses bras, il n’y avait plus qu’eux, le reste du monde disparaissait.  

Où qu’il aille, elle allait. Elle était comme son ombre, l’ange qui veillait sur les champs de bataille où il se rendait. Wonder Woman pour le monde entier, juste Diana pour lui. Il était celui qui lui redonnait envie de se battre chaque nuit, celui grâce à qui elle était capable d’affronter les pires menaces pour protéger les innocents. Ils se retrouvaient toujours, comme deux aimants – deux amants – impossibles à séparer l’un de l’autre. Il était à la fois sa plus grande force et sa plus grande faiblesse.

Lorsque le monde fut frappé par la fureur d’un roi atlante animé par sa haine de la surface, Diana n’hésita pas une seule seconde à s’opposer à lui, une fois sûre d’avoir mis en sûreté l’enfant née de son union avec Steve. Pour la première fois, les héros du monde faisaient face à une menace commune. Elle en connaissait déjà certains, comme Superman, mais découvrit la bravoure des autres alors que la puissance des flots ravageait le monde. Certains possédaient des pouvoirs venus d’autres monde, des pouvoirs cosmiques, mais d’autres se battaient avec pour seul fer de lance leur humanité et une volonté farouche de protéger leur monde. À leurs côtés, et malgré toute sa puissance, Diana se sentit petite. Il était facile de lutter quand on avait les pouvoirs de l’Olympe de son côté. Ça l’était moins quand on n’était armé que d’un arc et de flèches. Face à ce courage, l’Amazone ne pouvait que s’incliner. Ils lui rappelaient Steve, lui rappelaient que la plupart des hommes, malgré tout ce qu’elle avait pu voir, étaient fondamentalement bons. Clark. Bruce. Hal. Barry. Arthur. Oliver. De nouveaux frères d’armes pour celle qui avait si longtemps entourée d’une légion de guerrière. Elle aurait aimé que ses sœurs puissent les voir, ces hommes prêts à tout pour protéger les leurs. Elle les aimait, tous, avec toutes leurs qualités et tous leurs défauts, inconditionnellement.

Il fallait qu’elle se ressaisisse, et vite.

Épée, bouclier et lasso ne lui étaient plus d’aucune utilité. Tant pis pour le criminel qui était parvenu à prendre la fuite, il y avait des civils à secourir. « Dis-moi où. » Elle n’avait pas besoin d’être plus précise, Steve savait ce qu’elle voulait dire. Elle avait besoin de la localisation des survivants, pour commencer à déplacer les débris. Il avait la technologie, elle avait la force. Elle commencerait par ce qui avait été une école avant que la déflagration ne souffle la façade du bâtiment. Elle pouvait entendre les cris des enfants pris au piège, et rien ne lui serrait le cœur plus que l’innocence détruite. Dans les décombres, une petite fille était prostrée, visiblement traumatisée par ce qu’elle venait de vivre, le visage couvert de poussière et de sang. Elle devait être à peine plus âgée que Lyta, et déjà elle avait vécu une tragédie dont elle aurait toutes les peines du monde à se remettre. « Tout va bien, c’est fini, tu es en sécurité, maintenant. Je suis là, trésor. Je suis là. Tu peux venir jusqu’à moi ? Voilà, comme ça, c’est bien, continue… » Et quand la petite fille s’était jetée dans ses bras en sanglotant, Diana n’avait su que la serrer contre sa poitrine en passant une main rassurante dans sa chevelure emmêlée. « Tout va bien. C’est fini… C’est fini… Ne pleure pas, tout va bien, je suis là. Tu es en sécurité, maintenant, je te le promets. Tout va bien. » Oh, quel beau mensonge. Elle le savait. Steve le savait, elle le voyait dans son regard.

Mais parfois, un beau mensonge valait mieux qu’une terrible vérité.
Celle-là même qu’il était obligé d’affronter chaque matin dans le miroir.
Celle-là même qu’elle avait choisi d’ignorer sciemment, parce que son cœur n’était plus assez solide pour la supporter.