Richard était quelqu’un de très porté sur l’optimisme. Sur le fait que demain était un jour meilleur. Que toutes les situations allaient tourner en bien. Il ne peut y avoir que du mauvais dans la vie. C’était sa façon de penser, sa façon de faire. Toujours vers l’avant, sans jamais s’arrêter. Qu’importent les obstacles, les embûches sur son chemin. Il se le devait à lui-même, mais aussi à ceux qui l’ont aidé à en arriver là. Ne pas donner le meilleur de lui serait une insulte. C’était une des raisons de pourquoi Nightwing était aussi impliqué, aussi pris dans cette tâche, dans cette quête pour le monde. Mais quelques fois, la quête pouvait se montrer plus dure que les autres jours. Richard se souciait de beaucoup de monde dans son entourage. Et le temps lui manquait. Mais il ne voulait pas montrer ses faiblesses à personne. Lui était humain, il était soumis à la fatigue, aux erreurs, aux échecs. Même s’il ne le voulait pas. Et récemment, c’était réellement avec une volonté de fer qu’il gardait le cap sur ses objectifs, avec toujours un sourire qui venait se poser sur son visage aussi facilement que le masque du justicier. Mais aujourd’hui, les ailes de la nuit ne se trouverait ni chez lui, ni à Gotham. Aujourd’hui, en cette magnifique journée ensoleillé, il s’était rendu à Métropolis. Il avait envoyé à message à une personne qui comptait beaucoup pour lui, comme un modèle et une personne qui lui permettait d’avoir un exemple de ce qu’il peut réussir. Clark Kent.


Il lui avait envoyé un message pour lui demandait s’il avait un peu de temps à lui accorder, même quelques minutes. Un échange qui lui permettrait d’avoir des réponses, dissiper quelques doutes qui montaient en lui. Il ne voulait pas se faire influencer par ses démons intérieurs. C’était hors de question. Richard, alors en tenue de justicier avait rejoint le toit du Daily Planet sans se faire repérer. Il n’était pas le premier successeur de Batman pour rien. Il était en avance de l’horaire qu’il avait envoyé, mais il voulait prendre le temps de respirer. L’air de Métropolis était si rafraîchissant. Là où celle de Gotham ou sa ville jumelle semblait être infestée, rongeant les poumons de l’intérieur. Même l’ambiance et la vibe que la ville donnait était à l’opposée de ce qu’il était habitué. Il prenait quelques secondes pour l’observer en silence, imaginant ce genre de scène à sa ville, où les seules chosent qui viendrait perturber le calme était le bruit de voiture, de personnes parlant, ou de quelques klaxons. Et non des gyrophares, coups de feu ou cris. Mais il y croyait. Ce jour allait arriver, il ne savait juste pas quand. Agile comme il l’était, il n’avait aucun souci à se tenir debout proche du bord, sans bouger, sans être perturbé par le vent. Son regard était juste porté sur le bas de la rue, observant les petits points qui se déplaçaient, tout en attendant l’arrivée de l’homme d’acier.

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C’est avec précision et méthode que chacun de tes doigts s'affairaient sur le clavier. Danse habile de phalanges donnant vie à un nouveau reportage pour la publication du lendemain. Toute ton attention visuelle et ta concentration demeurent sur cet écran d’ordinateur où le texte prend corps, prend vie. Pourtant, c’est sur le toit de l’immeuble du Daily Planet que s’oriente le sonar de ton ouïe. Filtre parfait se calibrant sur la zone de ton choix, tu es pratiquement coupé de tous les bruits s’exerçant dans les locaux où tu te trouves. Inutile de préciser qu’il est beaucoup plus agréable pour la concentration de n’entendre que la simple caresse du vent sur le bitume au lieu d’un sempiternel brouhaha fait de multiples conversations et d’une symphonie de coups de téléphone à répétition. En un sens, c’est comme si ton corps demeurait dans la pièce de rédaction alors que ton esprit était en extérieur. Tu ne voyais pas cet extérieur. Tu ne le ressentais pas précisément. Tu l’entendais et en traçait tout ce que tu connaissais de mémoire pour t’y projeter et t’y représenter dans une part de ton esprit. Le plus amusant dans ce genre de configuration, c’est lorsqu’une personne tierce arrive pour échanger avec toi et que tu n’en donnes aucune réponse. Cela arrivait parfois avec Loïs. Heureusement qu’à force, elle ne t’en tenait plus rigueur ! Mais le temps et l’expérience t’ont permis de pallier à cela. Un pied dedans, un pied dehors et le tour est joué. Diviser sa concentration pour en développer la majeure partie sur l’instant T alors que l’autre demeure en veille en attente d’un quelconque élément désiré, prévu ou impromptu.

Le point final de ton article arrive à point nommé. Ton ouïe détecte un bruit de pas. Léger. Semblable à un simple murmure. La grâce et l’agilité de ton invité du jour avait parlé pour lui. Tu jettes un regard sur l’horloge de ton ordinateur. En avance, comme d’habitude. L’harmonisation parfaite entre la fin de ton article et son arrivée t’arrache un rictus en coin. Manipulation du clavier. Fichier sauvegardé. La relecture attendra la fin de ton entrevue improvisée. Quittant ton siège, tu ne manques pas de contourner ton bureau et celui de Loïs, faisant face au tiens. “J’ai une visite surprise sur le toit. Tu me couvres quelques minutes?” Glisses-tu à son oreille, une main posée sur son dos et un tendre baiser se posant dans sa chevelure. Si vous n’étiez pas des plus démonstratifs sur votre lieu de travail, l’ensemble de vos collègues connaissait la nature même de votre relation. Cela évitait de devoir jouer à un cache-cache aussi frustrant que ridicule. Un regard entendu. Un hochement de tête. Vous vous étiez compris sans difficulté aucune. Comme à ton accoutumée, tu traverses les locaux à l’image d’un énième membre du personnel sur lequel on ne se retourne pas trop. Tout un chacun préférait se concentrer sur sa propre tâche et ses propres pensées plutôt que de s’occuper de tes escapades à travers les locaux. Cela facilité toujours l’accès aux escaliers de service sans que quelqu'un ne s'en inquiète. Occasion parfaite pour toi laisser tomber la tenue du journaliste au profit de celle du dernier fils de Krypton. Un envol par l’une des fenêtres de cette cage d’escalier et le tour était joué !

“Je dois admettre que la vue doit être plus agréable que celle de Gotham en ce moment…” Laisses-tu résonner ta voix, apparaissant dans le ciel, derrière Richard, venant te poser en toute lenteur sur la surface du toit là où tes mots sont exprimés avec une sincère compassion. Il était inutile de s’enfermer dans une complainte éternelle et sans action, mais il va de soi que depuis l’attaque d’Ocean Master, la situation de la ville ‘voisine’ n’était pas sans te préoccuper. Toutefois, tu n’avais pas encore la capacité de te dupliquer et, bon gré mal gré, les défenseurs de Gotham à l’instar de Nightwing ou encore de son mentor remplissaient plus que merveilleusement leur office. “Mais comme nous le savons si bien tous les deux, les apparences sont plus trompeuses qu’il n’y parait.” T’avances-tu vers ton ami, le regard posé vers le panorama qu’offre le toit du Daily Planet. Tu ne peux retenir une pensée amère pour la présidence de Lex et sa volonté de faire de Metropolis son chef lieu et la capitale de sa présidence. Malgré l’aspect plus rutilant de Gotham, la cité de Demain était loin d’être aussi parfaite et idyllique que la croyance populaire s’évertuait à le croire. Elle avait tout bonnement meilleure presse. “Je ne m’attendais pas à ton message, mais c’est un vrai plaisir de te revoir ! Comment vas-tu?” Question sincère envers cette personne que tu appréciais autant que tu respectais et admirais pour tout ce qu’il était et tout ce qu’il représentait. Tu ne doutais nullement qu’il devait être sur de multiples fronts à la fois, encore et toujours. Mais l’intérêt est réel et profond. Car entre héros, on n’oublie bien trop souvent de prendre le temps de s’arrêter et de se poser en compagnie de nos frères d’armes.

Richard continuait de regarder devant lui, laissant la vue continuer de l’emporter, l’emmener dans ses songes idylliques. Il se laissait facilement porter, lui permettant de ne penser à rien d’autre. Sans même remarquer l’arrivée de l’homme d’acier. Seule sa voix puissante, bien qu’il ne forçait pas dessus, laissant entendre qu’il l’avait rejoint. Richard continuait de regarder devant lui, ses prunelles passaient du bas de la rue à l’horizon. Avant que Clark ne lui sorte ses pensées à voix haute, là où Richard se rendait compte qu’il avait bien raison. Admettre la phrase de Clark était comme s’enfoncer un couteau dans le cœur. C’était admettre que la ville allait mal. Mais c’était un fait, malgré les tentatives de la famille, pour le moment, le chaos était toujours autant maître dans cette ville. Richard lui répondait calmement. ‘N’importe où est une vue plus agréable que Gotham.’ Commençait-il, avant de reprendre quelques secondes plus tard. ‘Mais Metropolis en est une spéciale. Savoir qu’il y a encore des endroits où tout n’est pas infesté de partout est soulageant.’ Richard acquiesce  sur les secondes paroles de Clark. Il avait encore une fois raison. Il ne fallait pas tomber dans le panneau sur l’apparence, il ne le savait que trop bien avec les criminels de sa ville. Mais Richard n’était pas ici pour cette raison, il avait besoin de l’avis de Clark, savoir son point de vue. Mais avant tout, il lui répondait sincèrement. Il ne voulait pas lui mentir tout d’abord parce qu’il était son ami. Richard n’aimait pas les mensonges, ce n’était pas aujourd’hui que tout allait changer.  Et parce qu’il savait très bien que l’homme à ses côtés serait mis au courant via son rythme cardiaque. Double raison de ne pas mentir.

« J’aurais réellement aimé qu’il soit pour une toute autre raison, quelque chose de plus léger. Mais malgré tout, le plaisir de te voir reste le même. » Commençait-il, avant de reprendre. ‘Les choses sont compliquées pour tout le monde, mais je dirais que ça va pour ma part. C’est pour les autres que je m’inquiète. D’où ma présence. » Il tournait la tête pour regarder Clark pour la première fois depuis qu’il était arrivé. Richard reprenait. « Et toi, comment vas-tu ? Tout va bien ? » Rétorquant la question. Il écoutait son ami parler et une fois fait, il venait s’asseoir, laissant ses pieds dans le vide pour commencer. « La raison de ma venue est due à quelques doutes… Avec les Titans par exemple. Je ne sais pas tellement comment l’expliquer simplement, mais j’essaye d’être un maximum disponible pour tout le monde, leur faire confiance. Je ne suis pas Batman et je ne le serais jamais. Mais j’ai l’impression que ce n’est pas assez, qu’il manque encore ce petit truc. Lorsque nous étions qu’une bande de pote, tout était plus simple. Maintenant, en tant que réelle équipe, tout prend une autre dimension. » Il réfléchissait, avant de reprendre. « Former les Titans fait partie d’une de mes meilleures décisions, je ne regrette en rien. Mais il m’arrive de penser à ce que je pourrais être de plus, un peu plus comme toi avec la Ligue. » il tournait la tête, avec un petit rictus, à peine perceptible. « Je ne veux pas qu’il y ait de secret dans l’équipe, que tout le monde soit sur le même axe de progression, tous ensembles pour le même but. » Il stoppait une dernière fois, pour reprendre ultimement. « J’aimerais les inspirer comme tu le fais. » avouait-il. Richard ne se rendait pas compte qu’il le faisait déjà, peut-être pas aussi fortement que l’homme d’acier lui-même. Il pensait qu’il ne le faisait pas assez, qu’il pouvait le faire bien plus encore. Lui qui donnait tant aux gens, il voulait continuer d’apprendre à pouvoir leur donner encore plus.

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Un fin rictus désolé et compatissant s’étire sur tes lèvres. La remarque de Richard exprime à elle seule ce que tout gothamite pourrait proclamer. À la fois avec amertume, désolation, tristesse et réalisme. Le débat quant à sa sauvegarde et l’espoir que l’on peut y placer ne cesserait probablement jamais. Que ce soit de par ses criminels, par son Batman et toute la famille, par la misère et la corruption ou encore l’enclin chaotique d’une grosse partie de sa population… Non, le débat ne serait jamais clos. Au même titre que celui qui demeurait à travers tout le pays concernant l’existence la Ligue, des Titans et de tous les méta-humains et autres extra-terrestres composant chacune de ces différentes équipes. Tu ne manifestes rien de plus au commentaire sur ‘ta’ ville. Inutile de se perdre tout autant dans le vice qui arpente les rues flamboyantes de Metropolis. Dans une certaine mesure, la seule différence demeurant entre les deux grandes cités se résumait en son type de criminalité… comme le ciel flamboyant ensoleillé et le ténébreux embrumé lunaire. Face à des individus quelconques, tu pourrais une fois encore laisser parler le flambeau de l’espoir que tu incarnes. Mais vis-à-vis de Richard, cela aurait été hypocrite. Tu incarnais ce même espoir. Pas la naïveté ou l’aveuglement tellement candide qu’il en devient lourd, insupportable et irréel. Et puis Nightwing n’aurait pas traversé plusieurs kilomètres juste pour s’entendre dire que c’était compliqué partout. La Ligue, les Titans comme les solitaires et les plus indépendants. Vous le saviez tous. Tout autant que cela n’irait pas en se calmant ou en s’arrangeant… Pas sur le court terme en tout cas !

“Sois rassuré que le plaisir sera toujours réciproque mon ami.” Ta sympathie se manifeste dans une franchise délicate et entièrement visible. Elle se métamorphose sous l’amusement de ressentir une certaine comparaison parfaite de ton propre ressenti et de ta propre situation dans sa globalité. “Je pourrais tout autant te dire que ça va bien et que je m’inquiète aussi pour les autres… Ce qui ne change pas de nos habitudes respectives j’ai l’impression.” Témoignes-tu sous le mouvement lent et calme de tes mains se redressant pour s’accrocher à tes hanches dans une posture qu’on te connaissait plus que de raisons. “Même si je dois reconnaître que la présidence de Luthor m’accapare pas mal… au grand dam de Loïs, je le crains…” Rictus teinté d’une légère ironie. Nul besoin de t’étaler sur le sujet ou d’en dire plus. Richard te connaît certainement suffisamment pour savoir que toute question sera permise mais que tu ne cherches pas pour autant à t’étaler outre mesure sur ce point. D’autant que ton ami a fait appel à toi. C’est donc dans le plus grand intérêt que tu tournes ton attention et lui offre toute ton écoute.

Il y a quelque chose de pas très étonnant en réalité. Instinctivement, c’est comme si cette discussion devait avoir lieu. Comme si tu avais toujours ressenti que ce moment arriverait après la formation des Titans. Une part de ton être ne peut s’empêcher de sourire à l’évidence de Richard et de ses doutes. C’était dans sa nature. Et seul un homme aussi bon, bienveillant, généreux et investi que lui pouvait se poser de telles énigmes. Ce n’était pas étonnant d’autant que la Ligue elle-même était un peu ce vivier d’inquiétudes, de mystères et d’improvisation derrière laquelle tous n’étaient peut-être pas aussi ‘liés’ que les Titans d’aujourd’hui. Sa génération comme la vôtre, c’était le même combat. Toutefois, il y a un point sur lequel tu n’hésites aucunement à rebondir. “Effectivement, tu n’es pas Batman… Et tu ne le seras jamais.” Des paroles qui quittent tes lèvres après les confidences de ton ami alors que tu tournes ton visage en pleine direction du soleil. Sa lumière, sa chaleur, sa présence te fait toujours un bien fou même quand tu es au sommet de ta forme. “Personne ne te le demande… Surtout que les Titans n’ont pas besoin d’un Batman, ils ont juste besoin de ce que tu es.” Plus qu’à la Ligue, tu penses à tes deux pères en fixant l’astre solaire. Tu penses autant à la ferme familial de Smallville qu’à la défunte Krypton. “Les Titans doivent toujours restés cette bande de potes que vous êtes depuis le début. Rien ne doit changer. Car c’est ce qui vous a réuni. C’est ce qui fait votre force. Ton caractère, ton naturel t’en offrent ce rôle de leader naturel…” Ton visage finit par se tourner en direction de ton ami auquel tu souris. “Si bien que tu ne te débarrasseras jamais de ce besoin de bienveillance et d’agir au mieux pour eux, tout en tentant de faire la différence.” Relâchant tes hanches, l’une de tes mains vient chercher son épaule sur laquelle elle se pose avec bienveillance. “Tu es celui qui a formé les Titans, qui les a unis et ils t’ont suivi…” Douce pensée vers les propres mots que Jor-El a pu laisser à ton intention via le codex. “La vérité est que tu les inspires déjà Richard.”

Richa’s souriait au mot de son ami. C’était quelque chose pour n’importe qui d’avoir Superman en tant qu’ami, mais lui ne comptait pas ça, c’était l’amitié avec Clark Kent qu’il préférait. La personne derrière la cape. Et bien entendu, le fait qu’il soit l’homme d’acier n’influençait aucunement ses mots ou son comportement. Richard aimait vraiment la personne, il n’était pas du genre à faire dans les fausses relations. La confiance était primordiale, fondation obligatoire dans leur monde. Puis l’homme écoutait les mots de Kent, qui venait joindre ses paroles. Ces mots ne surprenaient pas Grayson. Il connaissait le caractère de Superman, il savait qu’ils étaient dans le même genre. Petit rire qui venait lui échapper avant de prendre un regard un peu plus sérieux. Luthor ne rimait jamais avec bonne chose. Nightwing faisait un signe de tête pour montrer que ses paroles étaient bien passées avant. Pour ensuite commencer à lui partager ses doutes, ces choses qui trottaient dans sa tête. Assis proche du bord, l’homme lui expliquait, vidait sa tête.

Les premières paroles venaient le toucher directement. C’était quelque chose d’intime pour lui, une ligne directrice qu’il ne voulait jamais toucher. Il ne voulait pas devenir Batman, il voulait être son propre héros. Être sa propre personne, trouver son chemin, ce qu’il avait fait avec Nighwing. Retomber dans ses travers de Robin cherchant à suivre les pas de Batman était faire machine arrière. Entendre ces mêmes mots de la bouche de Clark encrait encore plus cette idée, qu’elle était possible et que c’était bien ce qu’il devait faire. La suite confirmait ses dires. Richard écoute simplement, s’enrichit quand ce dernier lui dit que les Titans ont besoin de Grayson, de ce qu’il est. Pas de quelque chose qu’il chercherait à être. Quelques fois, en voulant chercher trop loin, toujours plus loin dans la perfection, on pouvait se perdre, et ne plus voir ce qui se trouvait sous notre nez. Ce qu’on possédait déjà. Richard tournait le visage pour suivre du regard Clark, qui lui souriait. Sa main qui venait se poser sembler si douce, si attentionnée que la simple idée de savoir que cette même main pouvait soulever un bâtiment lui semblait impossible. Il venait lui dire qu’il faisait déjà ce qu’il recherchait. Il avait totalement raison, la situation, les problèmes de ses amis le laissaient penser le contraire, mais les faits étaient là. Ils parlaient d’eux-même. Clark était sage, il ne balançait pas des paroles en l’air. Sourire doux sur le visage du garçon. « Tout paraît si simple d’un coup » commençait-il. Tout semblait si simple quand l’homme d’acier était dans le coin. « Je vois ce que tu veux dire, ma remise en question est légitime, elle me permet de toujours essayer d’avoir le meilleur de ce que je peux offrir. » Il regardait le bas de la rue, avant de reprendre. « Mais je me rends compte aussi avec ce que tu dis que je regardais peut-être pas de la bonne façon les choses, pas dans le bon sens » Plutôt que de se sentir inutile car incapable de tous les aider, il pouvait simplement être là. Continuer à être une oreille attentive, prête pour quiconque voulait parler. « Tes paroles me vont droit au cœur, sache le ! » disait-il, avec toute son honnêteté. Il souriait, mais intérieurement, il était soulagé. Ses doutes n’étaient que de la fumée, que des démons cherchant à le faire tomber. Clark n’était pas dupe. Puis, sur un ton un petit peu souple, Richard soufflait ces quelques mots. « Tu as eu Kara ces derniers jours ? » Il faisait aller ses jambes dans le vide, laissant un peu plus son sang circuler, mais aussi pour l’amuser. « Elle progresse bien, c’est super encourageant. » Disait-il. Elle était encore très loin d’être parfaite bien entendu, mais en prenant en compte son passé, c’était bien plus qu’acceptable. « Elle sera très grande, elle aussi » finissait-il, sincère, et sans l’ombre d’une hésitation.

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