“The world is indeed full of peril, and in it there are many dark places; but still there is much that is fair, and though in all lands love is now mingled with grief, it grows perhaps the greater.” @Clark Kent

Assise à la table de réunion de la Watchtower, Diana était pensive. Elle fixait le vide spatial à travers l’épaisse baie vitrée derrière Clark, mais semblait à peine remarquer les étoiles. « Je pense que nous devrions réunir l’équipe. Je veux être sûre que nous soyons tous sur la même longueur d’onde. Et je pense que nous aurions grand intérêt à discuter de l’intérêt un peu trop important que nous prête Amanda Waller. Steve dit qu’elle nous a à l’œil. Ça ne me plaît pas du tout. Cette femme me donne des sueurs froides. » Diana fronce les sourcils et un soupir s’échappe de ses lèvres pincées. « Je veux aussi savoir comment tout le monde va. J’ai l’impression que ça fait trop longtemps que nous leur avons posé la question. » Ni Clark, ni Bruce, ni elle ne pensaient que diriger la Ligue serait d’une facilité enfantine. C’était compliqué. Chacun avait son histoire, ses principes, ses idéaux. Ses défauts, aussi. Les conjuguer tous ensemble pouvait parfois s’avérer diablement compliqué et Diana ne comptait déjà plus les fois où le ton était monté quand ils s’étaient tous retrouvés dans la même pièce. Clark et elle essayaient de tempérer les choses au mieux, mais la tâche était ardue. « J’aimerais faire ça rapidement. Je vais bientôt devoir m’absenter quelques jours. Il faut que je prenne soin de ma famille. » Elle aurait aimé en dire un peu plus, exprimer ce qu’elle avait sur le cœur, mais elle savait Steve beaucoup plus pudique qu’elle lorsqu’il s’agissait de ses sentiments, de ses émotions, et des troubles qui les agitaient. Alors, elle n’en dirait pas plus, pas même à son plus proche ami. « Mais tu sauras me trouver, si le monde a besoin de Wonder Woman. » Elle se reconcentre sur Clark et lui adresse un sourire. L’avantage qu’il y avait à l’avoir comme ami, c’était qu’il pourrait la retrouver n’importe où dans le monde s’il le fallait. Mais elle comptait aussi sur lui pour savoir gérer les situations les moins urgentes en son absence. Diana n’avait pas l’intention de s’absenter pendant une éternité, mais Steve avait besoin d’elle et elle ne pouvait pas le laisser plus longtemps dans sa douleur. Elle n’avait pas besoin d’expliquer les choses en détails pour savoir que Clark la comprenait. Son attitude la trahissait probablement, elle était rarement aussi tendue et préoccupée.

Diana sursaute presque quand les écrans de contrôle de la Watchtower s’affolent. Elle quitte son siège en même temps que Clark le sien pour se rapprocher des différents panneaux et des messages qu’ils affichent. Un hoquet de surprise lui échappe quand elle comprend les informations qui apparaissent un peu partout sous ses yeux. Un tremblement de terre dévastateur venait de frapper une ville côtière en Inde. D’après l’ordinateur de bord, il atteignait presque une intensité de huit sur l’échelle de Richter. Des tremblements de terre, Diana en avait déjà vu, ce n’était pas cette information-là qui l’inquiétait. Sur la carte, elle pointe un endroit précis dans l’océan Indien. « C’est là qu’était la machine de Zod. » Cela pouvait difficilement être une coïncidence, Clark le savait aussi bien qu’elle. Mais aussi inquiétant que ce soit, ce n’était pas leur priorité. La ville de Pondichéry venait d’être frappée par une catastrophe sans précédent, des gens avaient besoin d’elle. « Vas-y. Je te rejoins immédiatement. » Ils échangent un regard entendu, et Clark disparaît. À contrecœur, Diana pianote sur les commandes et active la ligne entre la Watchtower et le quartier général d’ARGUS. « Ici Wonder Woman. Un séisme de magnitude 8 vient de frapper la ville de Pondichéry, en Inde. Superman et moi nous rendons sur place. Vous feriez mieux d’envoyer quelques équipes sur place. » Elle ne laisse à personne le temps de lui répondre ; si elle accepte de prévenir Amanda Waller, c’est purement pour lui démontrer la bonne foi de la Ligue. Il ne faudrait toutefois pas compter sur elle pour attendre qu’elle leur aboie ses ordres. En toute honnêteté, elle ne savait pas comment Steve faisait pour supporter cette femme, son attitude et ses desseins machiavéliques. Avant de quitter la Watchtower, elle active le signal d’urgence de la Ligue. Elle ne connaissait pas encore l’ampleur exacte de la catastrophe, mais il lui était facile de deviner que Clark et elle auraient besoin de toute l’aide disponible.

Les cris. La poussière. Le grincement du métal sur le point de céder. L’odeur du sang. La panique des survivants. Comme Diana s’y attendait, c’était comparable à une scène de guerre. Clark semblait être partout à la fois, occupé à secourir des personnes coincées, à solidifier les bâtiments qui pouvaient l’être pour éviter des effondrements supplémentaires, à déblayer les routes pour permettre aux secours d’intervenir à leur tour. Il fallait qu’elle fasse de même. On lui indique les ruines d’un bâtiment et elle comprend immédiatement que des gens sont prisonniers sous les décombres. Aussitôt, elle se met à l’œuvre. Précautionneusement, elle déplace les blocs de béton et autres débris pour arriver jusqu’aux malheureux coincés dessous. Elle pouvait entendre les battements affolés de leurs cœurs ; elle savait qu’il y a des survivants. Elle n’imaginait pas, ou à peine, ce que Clark pouvait ressentir. Il entendait tout, tout le monde, et aussi rapide qu’il soit, il ne pouvait pas être partout à fois. Quand elle atteint enfin les personnes coincées sous les débris, un soupir de soulagement lui échappe. Une par une, elle les aide à sortir de l’enfer dans lequel elles s’étaient retrouvées et les conduit en sécurité jusqu’aux secouristes arrivés sur place. Alors qu’elle s’apprête à prendre son envol pour aller offrir son aide ailleurs, une faille dans le sol attire son attention. La façon dont la terre s’était ouverte… Elle secoue la tête. Ce n’était pas naturel. Gaïa ne faisait pas ça ; elle n’agissait pas ainsi. « Superman ? Ce tremblement de terre… Quelque chose cloche. Ce n’était pas un phénomène complètement naturel. Quelque chose ou quelqu’un l’a déclenché ou amplifié. Est-ce que tu penses que… » Elle s’arrête en plein milieu de sa phrase. Un craquement sourd résonne dans les rues et attire l’attention de toutes les personnes présentes, la sienne en particulier. Un bâtiment de plusieurs étages est sur le point de s’effondrer. Juste sous lui, des dizaines de survivants installés sur une place à peu près nette. Si Flash avait été là, il aurait pu tous les déplacer en une fraction de seconde. Si Green Lantern avait été là, il aurait pu créer un dôme de protection au-dessus d’eux en attendant que tout retombe autour d’eux. Ni Clark ni elle n’étaient capables de telles prouesses. Ce qu’ils savaient faire, en revanche, c’était travailler ensemble comme peut-être aucun autre dans la Ligue n’en était encore capable. « Essaie de retenir ce que tu peux de la structure, je m’occupe des chutes de débris. » Diana était capable d’arrêter des balles plus vite que ses ennemis n’étaient capables de les tirer. C’était à peu près la même chose avec ces blocs de béton, à ceci près qu’ils étaient beaucoup plus gros et qu’il lui faudrait les repousser plus loin. Mais elle en était capable. Elle n’avait de toute façon pas le choix.

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Tension. Contraction appuyée. Nervosité palpable pour un être doué d’une perception aussi affinée que la tienne. Diana donnait certainement le change à la perfection pour ne laisser entrevoir aucune manifestation de son inquiétude. Cependant, tu la ressentais aussi prononcée que la tienne. Les raisons étaient diverses. Diverses et variées. L’un comme l’autre ne pouviez nier votre implication et vos interrogations à l’égard de la Ligue. Mais tu ressentais quelque chose de plus secret, de plus enfoui. Quelque chose dont il était d’ores et déjà peine perdue afin que tu tentes d’en demander plus à ta meilleure amie. Votre connaissance de l’autre était pointue jusqu’à savoir lorsqu’il était utile ou non de poser une question ou de faire preuve de curiosité. Tu ne l’en blâmerais pas. De un car ce n’est pas ton rôle. De deux car tu n’allais pas mieux en la matière. Elle prononce tout de même une phrase qui ricoche presque douloureusement dans ta poitrine. ‘Il faut que je prenne soin de ma famille’. La signification de tels mots ne se voulait que plus forte encore de par cette obsession pour ce songe, ce rêve, ce cauchemar que tu ressassais de manière incontrôlable la plupart des nuits. Contrebalancé par la présidence nouvelle d’un Luthor dangereux, aux pleins pouvoirs et intouchable. Deux éléments suffisamment impactant pour continuer d’entraver la bonne poursuite de votre mariage futur avec Loïs, ou même de se concentrer sur la potentielle conception d’un enfant. Tes instincts avec Kara devenaient rares. Sans oublier Martha. Depuis combien de temps n’avais-tu plus été rendre visite à ta mère avec tout ce qu’il se passait en ce moment? À vouloir être sur tous les fronts et te focaliser sur le plus dangereux, tu en oublierais presque l’essentiel. N’était-ce pas l’apanage de votre chauve-souris d’habitude? Non, tu ne le prononces pas mais intérieurement tu donnes raison à Diana. Tu lui donnes autant raison que tu te rappelles à l’ordre : il te faut toi aussi prendre soin de ta famille ! À partir du moment où tu l’oublies, tu offres une ascendance et une victoire à des menaces comme celle représentée par Luthor. Hors de question de lui laisser une victoire aussi facile !

Tout comme ta meilleure amie, ce n’est pas tant l’alerte ou la catastrophe nouvelle qui te fait éprouver ce fin filet glacial coulant le long de ton échine telle une alerte particulièrement déstabilisante et désagréable. “Je n’aime pas ça.” Qu’importe que le terraformeur soit encore présent ou mis sous clé, voire même détruit. Ça ne peut pas être une simple coïncidence ! Mais quoi? Et qui? Retour kryptonien impromptu? Nouvelle menace méta-humaine ou alien? Psychopathe aux ressources limitées voulant jouer la réincarnation d’un Dru Zod? Le temps n’est malheureusement pas à la réflexion. Le regard que tu offres à Diana est autant celui de la compréhension que celui s'apprêtant même à quitter la Tour de Guet avant même qu’elle ne se prononce. Tes mains vers l’avant, ton être tout entier plongeant à corps perdu dans l’espace, c’est avec la fulgurance d’une vitesse rivalisant avec celle de Barry que tu traverses les milliers de kilomètres te séparant de Pondichéry. “Diana, contacte Arthur en urgence si tu y arrives. J’ai peur que le tremblement provoque un tsunami sur la région.” Prononces-tu à l’aide de ces oreillettes de communications plus qu’utiles dans ce genre de situation. Espérons que Aquaman se montre de bonne composition pour se manifester face à l’un des appels de la Ligue pour une fois. Mais espérons surtout que le tremblement se limite à ce qu’il était. Ce n’était pas une mince catastrophe en soi !

Arrivant sur place, tu te mets immédiatement à l’oeuvre. Tu es davantage une ombre qui glisse dans chaque recoin de la ville plutôt qu’une silhouette clairement visible et identifiable. Aidé de ta super-vitesse, tu passes par le sauvetage de multiples victimes. Voitures prêtes à tomber d’un pont. Maisons prêtes à s’effondrer. Dégager la voie pour les services de secours. Retenir la chute presque inévitable de bâtiments en tout genre. Libérer des personnes coincées par des débris et autres gravats. L’arrivée de ta meilleure amie n’est clairement pas pour te déplaire. Tu es tellement dans l’action que, même si tu perçois la faille près de vous, ce n’est qu’à l’énonciation de sa présence par Diana que tu t’en attardes. L’inquiétude sévère de ton visage se lit avec aisance sous le plissement de tes sourcils et la dureté concentrée de ton regard. Les premières hypothèses qui te viennent sont rapidement passées sous silence par la chute imminente d’un immense bâtiment. “Surtout sois prudente.” Aussitôt dit, aussitôt envolé. Tu voles, tu fonces. Tu te retrouves contre ce bâtiment dont le poids n’est pas la plus grande difficulté à laquelle tu dois faire face. C’est surtout la taille et l’instabilité de la structure qui représente un réel danger… et tous les éléments environnants ! Si bien que tu te retournes pour soutenir l’immeuble de part ton dos. Tu veilles à exercer au mieux une pression équivalente à la force de la chute même de la bâtisse. Tu jongles entre cela et ce que tu peux faire pour aider les secours et victimes. Là où Diana se concentre sur la destruction des débris directs, toi tu uses de ta vision laser pour faire disparaître les blocs et autres entraves bloquant les routes et autres rues. Ce n’est qu’une fois la chute de débris calmées dans son ensemble que tu baisses les yeux vers l’Amazone pour ensuite regarder le sommet de l’immeuble. “Wonder Woman, j’ai besoin que tu prennes le relais pour retenir l’immeuble. Je vais consolider les bases.” Chose à laquelle tu t’adonnes immédiatement que le switch est effectué entre la divine et toi-même. Tu joues de morceaux de pierres, de tôles et de tout ce que tu peux trouver à portée, combiné avec l’usage de ta vision laser pour permettre d'aplanir la base du bâtiment qui a lourdement souffert. Toutefois, en attendant une potentielle réplique, il ne devrait plus tomber. “Ca tiendra pour le moment… mais c’est loin d’être terminé. Tu penses à une tentative de reproduction de la technologie de Zod ou à du méta?” Finis-tu par lui demander une fois que vous vous retrouvez au sol. “Ça ne peut pas être un hasard. Et je n’ai pas ressenti d’arrivage kryptonien ces derniers temps.” Non pas que tu étais un radar ambulant pour les originaires de ta planète. À moins que tes absences récentes de la forteresse de la solitude t’aient rendu aveugle d’un nouvel arrivage ou d’une évasion quelconque de la zone fantôme?!

“The world is indeed full of peril, and in it there are many dark places; but still there is much that is fair, and though in all lands love is now mingled with grief, it grows perhaps the greater.” @Clark Kent

Lorsque la nature se déchaînait, même les plus grands héros n’étaient pas capables de lutter contre elle. Elle ne connaissait aucun maître, n’admettait aucune résistance. Quand la Terre elle-même s’exprimait, Diana savait qu’il ne servait à rien d’essayer de l’en empêcher. Ils pouvaient, dans le meilleur de cas, faire en sorte de limiter les dommages et les pertes humaines. Ce n’était pas facile, mais l’Amazone était parvenue à rationaliser les catastrophes naturelles. La Terre n’était pas leur ennemie, elle n’agissait pas cruellement. Elle était. Mais ce tremblement de terre… Il n’était pas naturel. Il n’aurait pas dû arriver. La Tour de Garde calculait en permanence les probabilités de catastrophes naturelles. Tremblements de terre, éruptions volcaniques, cyclones, raz-de-marée… Le système était à la pointe de la technologie et permettait à la Ligue d’intervenir à temps dans la plupart des cas. Il avait toutefois était incapable de détecter ce tremblement de terre. Quelque chose, quelqu’un, l’avait déclenché. Si Diana n’avait encore aucune idée du nombre de victimes, elle s’attendait à ce que le bilan humain soit lourd. Et cela suffisait à faire bouillir son sang. Pour Clark, comme pour elle, c’était évident : la technologie kryptonienne avait été utilisée. Pondichéry était trop proche de l’endroit où la machine de terraformation de Zod avait sombré après que Clark l’ait détruite. En théorie, les débris avaient tous été récupérés et mis en sûreté, à l’abri des êtres malveillants et malintentionnés… En théorie. En pratique, l’Amazone craignait qu’ARGUS soit passé à côté de certaines choses, de certaines armes. Peut-être même qu’elles avaient été subtilisées sous leur nez ou avaient disparu de leurs dépôts supposément ultra-sécurisés. Amanda Waller n’admettrait jamais la moindre erreur, le moindre manquement, mais peut-être que Steve, lui, en saurait davantage sur le sujet. Heureusement pour la Ligue, c’était lui, et non pas Waller elle-même, qui se chargeait de la communication et du partage des informations.

Aussitôt que Clark lui demande de prendre le relais pour retenir l’immeuble, Diana s’y applique. Le bâtiment tiendrait au moins le temps de finir l’évacuation des blessés de la zone, mais ensuite… Elle craignait que bien des structures ne s’effondrent, trop fragilisées par la secousse. Et c’était sans compter sur une éventuelle réplique. L’immeuble consolidé, elle va retrouver Clark sur la terre ferme. « Je ne sais pas… Pour être tout à fait honnête, je me demande s’il ne s’agit pas purement et simplement de technologie kryptonienne. Tu te souviens, quand la machine a sombré ? ARGUS n’a pas débarrassé la zone immédiatement. Ça ne m’étonnerait pas que certains se soient tout simplement servis. Mais pourquoi agir maintenant ? Et pourquoi s’en servir contre cette ville ? » Diana fronce les sourcils ; une sombre hypothèse vient de lui traverser l’esprit, mais elle ne peut pas l’écarter. « Et si ce n’était qu’un… test ? » Un test, pour tester la puissance des armes récupérées ou créées. Elle ne voit aucune évidente pour laquelle Pondichéry pourrait être une cible. Une seule chose semblait la démarquer : sa proximité avec le lieu où la machine de Zod s’était trouvée. « Il va nous falloir plus d’informations sur la ville et ses activités. Il y a peut-être quelque chose qui nous échappe… Je vais demander à Batman d’enquêter. Et à Steve de voir si Waller sait quoi que ce soit. En attendant, il faut que nous aidions tous ces gens. » Sa phrase à peine terminée, Diana sent son cœur se faire aussi lourd qu’une pierre dans sa poitrine. Sous leurs pieds, le sol recommence à trembler. Elle ouvre de grands yeux horrifiés avant de se précipiter dans le feu de l’action. Elle n’attend pas Clark, elle sait qu’il fera de même. La secousse est terrible. Si Diana n’est pas capable d’en mesurer l’intensité, elle ne doute pas qu’elle soit aussi forte que la première. Sur ce terrain-là, l’aide de Flash n’aurait pas été de trop. L’Amazone a l’impression d’être lente, beaucoup trop lente. Il aurait fallu que Superman et elle soient partout à la fois. Pour secourir les gens prisonniers des décombres, protéger ceux qui avaient échappé à la première secousse, consolider les structures déjà bien abîmées. Partout où elle regardait, c’était l’enfer sur terre. Même en faisant de leur mieux, ils ne purent pas empêcher un petit immeuble de s’effondrer. Elle espère – non, elle prie tous les Dieux de l’Olympe – qu’ils aient réussi à évacuer tous les civils de la zone à temps. Mais même avec tout l’optimisme du monde… Elle ne peut qu’en douter.

Quand la poussière retombe enfin, Diana et Clark en sont couverts. La ville a des allures fantomatiques, et si ce n’était pour les hurlements des habitants et des sirènes, elle n’aurait plus grand-chose de vivant. « Il va nous falloir de l’aide. On ne peut rien faire pour aider ces gens si les secousses ne s’arrêtent pas ! Il faut qu’on en trouve la source et il faut qu’on… » Elle n’a pas le temps d’aller au bout de sa pensée. Quelque chose la frappe de plein fouet, si fort et si vite qu’elle n’a ni le temps d’anticiper ni celui de l’éviter. Elle fait un vol plané sur plusieurs mètres ; sa course n’est arrêtée que par les restes d’un immeuble éventré par le tremblement de terre. Elle se relève en grimaçant. Elle constate que son flanc gauche est douloureux et ça… C’est tout sauf une bonne nouvelle. Rares sont les choses ou les êtres à pouvoir la blesser. Ceux qui le pouvaient n’étaient pas à prendre à la légère et surtout, ils n’étaient pas humains. La dernière fois qu’elle avait réellement été blessée, Arès était à blâmer. Mais frapper en traître ne lui ressemblait pas. Il ne déclenchait pas non plus de faux tremblements de terre. Pondichéry n’était pas une zone de guerre. Et puis, elle aurait ressenti sa présence. Elle ne voyait donc qu’une seule autre alternative… Et elle ne la réjouissait pas davantage. Sans perdre de temps, elle se saisit de son bouclier et de son bouclier. Contre ces ennemis-là, le lasso ne lui serait d’aucune utilité, ou presque. « Superman… C’est bien ce que je crois ? Combien ? Combien sont-ils ? »

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“Un test… ou un piège…” Si la catastrophe ravageuse n’avait laissé que drames, victimes et désolation derrière elle, elle n’en demeurait pas moins coïncider beaucoup trop avec la première tentative de Zod. Autant que le fait d’utiliser toute technologie de cet ordre potentiellement récupérer ici-même possédait les notes du plus mauvais et odieux traquenard existant. Tes sens demeurent en alerte. Ce qui vient de frapper Pondichéry est tragique au possible. Mais tu te dois de considérer le problème dans son ensemble et, ce, même en veillant autant que possible au bien être des victimes et à l’aide apportée aux différents services de secours. Bien sûr que rien n’était naturel. Pondichéry ne se trouvait même pas sur une ligne sismique si ça se trouve, c’est pour dire. À croire que le sort s’acharne et ne veut pas laisser ses pauvres habitants en paix. Tu hoches de la tête sous les propos de ta meilleure amie. “Je demanderai à Hal s’il n’a pas remarqué des mouvements particuliers en direction de la Terre. Ainsi qu’avec les Titans. Sait-on jamais que quelque chose nous ait échappé ces dernières semaines.” Et ce ne serait en rien surprenant avec tous les éléments se multipliant dans vos vies communes et respectives. Que cela soit par la présidence de Luthor, par les aléas de la Ligue, vos vies civiles et privées, tant d’éléments étaient à prendre en compte que vous ne pouviez jouir d’une omniscience salvatrice pour tout un chacun. C’est un regret perpétuel qui te poussait sans cesse à devenir meilleur que tu ne l’étais déjà. Faire le maximum n’était pas encore suffisant pour protéger le monde du moindre mal, alors il fallait donner encore plus et repousser ses propres limites pour y parvenir. Raison pour que tu ne cèdes jamais face à l’impuissance et la fatalité, autant que pour laquelle la Ligue a été fondée et créée. Pondichéry était un échec. Non pas car il y a eu des ravages de dame nature… Mais bel et bien parce qu’un mal se dissimulait dans l’ombre et qu’aucun d’entre vous n’avait pu le prédire ou même le percevoir. Et telle une torture qui veut se jouer de votre incapacité à contrer un tremblement de terre, le sol se remet en branle et sème une réplique de destruction encore plus brutale que la précédente. Sans le moindre mot, ton corps reprend la voie des airs et se déplace dans une rapidité jalousant celle de votre bolide écarlate. Tu rassembles et brasses ce que tu peux comme individus en détresse afin de les mettre dans toute zone d’abris de fortune. Tu viens même retenir un nouvel immeuble rempli d’habitation s’apprêtant à céder tandis que ta soeur de coeur fait face à une intolérable vision de malheur. Vous ne pouvez pas tous les sauver. Réalité dévorante et enrageante noircissant ton âme d’une certaine rancoeur face à cette vérité trop douloureuse à supporter et, ce, malgré cet enseignement que ton père terrien t’as apporté sur le sujet.

La réplique se calme. L’agitation ne retombe pas réellement : elle demeure suspendue dans une ambiance lourde, pesante, harassante. Tes pieds viennent se reposer au sol près de Diana envers qui tu viens offrir une marque de soutien par le réconfort de ta main se reposant sur son épaule avec fraternité et compassion. Compassion de ce mal partagé, ressenti. “DIANA !” T’écries-tu en la voyant  brusquement valsé vers les décombres alors que, une demi-seconde plus tard, c’est toi qui te retrouve avec la gueule en terre et le sommet du crâne extrêmement douloureux. Quelque chose de vif gagne ton visage. Sensation de brûlure tiraillant tes maxillaires autant que ton crâne qui en éprouve les abords d’un semblant de migraine terrassante. “Tu es donc venu, fils de Jor-El… Le dernier enfant de Krypton...”  Une voix arrogante, rauque, prenant des airs de supériorité justifiée par ta posture se manifeste. Face contre terre, tes doigts se referment sur un morceau de poussière alors que tu redresses ton visage, suivis de ton corps. “Laisse moi deviner… Des reliquats fanatiques de la Krypton selon Zod?” Soutiens-tu son regard en finissant de te redresser. Tu pars aussitôt un coup que tu as clairement le temps de voir venir. Mais c’est par derrière qu’un autre coup brutal s’abat sur ta colonne, te clouant une deuxième fois au sol. “Tu ne croyais tout de même pas que j’allais me risquer seul contre toi et ton amie, Kal-El?!” Tu entends alors la voix de Diana qui résonne dans ton oreille pendant que tu redresses le visage pour voir deux des tiens à ta hauteur, trois autres glissant lentement depuis les cieux pour vous toiser de leur ascendance. “Cinq kryptoniens.” Souffles-tu discrètement dans ton oreillette. “Vous tenez vraiment à vouloir jouer à ça? La destruction du premier terra-formeur ne vous a pas servi de leçon?” Sans t’asséner de nouveaux coups, les deux adversaires au sol te laissent toute la liberté de te remettre sur tes deux jambes. “Nous devons surtout te remercier pour ton intervention Kal-El… Car tu nous a montré que nous devions retravaillé le terra-formeur. Le rendre plus efficace et plus rapide surtout. Et cette ville était toute indiquée autant pour un petit test de notre nouvelle formule que pour te faire sortir de ta cachette !” Le lien vous liant avec Diana offrait bien des choses. Tu n’avais aucun mal à la ressentir comme prête à bondir sur les ennemis pour frapper. Immédiatement. Réponse justifiée pour l’horreur qu’ils avaient répandu au sein de ce paysage désormais désolé et ravagé au possible. De l’autre, il y avait l’élément d’éclaircissement, de réponses. Certes, aucune révélation n’eut lieu quant à la manière dont ils ont pu se procurer les éléments de la première machine. Toutefois, le but recherché était davantage identifié ! “Il est hors de question que je vous laisse continuer vos tests et votre folie de terraformation sur ce monde… MON monde.” Propos énervant tes adversaires dont tu saisis les poignets de part et d’autre sous la détermination de tes mots. Visant la synchronisation la plus parfaite autant que l’entente et le fonctionnement implicite le plus en harmonie possible, tu demeures accrochés à leurs poignets tout en agenouillant. “MAINTENANT !” Hurles-tu à Diana tout en masquant sa ruée sur les deux kryptoniens au sol par un balayage de ta vision laser désorientant les trois ennemis en l’air.