L’âme solitaire, l’âme introspective, le temps te semble plus agréable lorsque tu es livrée à toi-même, toi et toi seule, toi et son soul-self. Le capharnaüm de la foule, le chaos de la société, sont des nuisances pouvant déclencher cataclysme, alors tu te préserves autant que tu préserves le monde. Elevée sur Azarath, sans le droit de pleurer, d’avoir peur, d’être en colère, ou de ressentir quelconque joie. Les traits sont impassibles, figés dans une glace vouée à l’éternité. Profonde empathie accrochée à la psyché, plus comme un fardeau que comme un réel choix, les émotions du monde sont un poids qui afflige tes frêles épaules, sans que quiconque ne les exprime ouvertement. Mais malgré l’étanchéité de ton âme, tu as découvert des esprits passionnants, parvenant à faire fondre les premières couches de glace. Aussi t’es-tu laissée prendre à ce jeu émotionnel, te découvrant une profonde attention pour les êtres aimés, attentive à leurs souffrances autant qu’à leurs joies. Ainsi prends-tu bien des risques, à te livrer à ce jeu dangereux de la sympathie, devenant prête à protéger les individus les plus proches. Détermination et persévérance fermement ancrées à ta carne, tu n’en demeures pas moins réservée et méfiante, consciente que le moindre écart peut causer bien des ravages, quand bien même tu es prête à bien des sacrifices si cela signifie sauver tes proches. Sensible et mélancolique, le combat est de tous les instants, enfouir ta plus sombre facette pour permettre à la lumière de poursuivre son office, laissant les ténèbres de ta nature démoniaque dans une ombre dissimulée. L’oeuvre d’Anti-Monitor, cette conscience venue d’ailleurs, dans cette cohabitation non désirée, cette Rachel plus glaciale, plus marquée par les horreurs, parfaitement désenchantée et qui baigne dans la réalité de sa nature, vient ajouter fardeau supplémentaire.

Dans les tréfonds obscurs de ton âme, une mosaïque de pouvoirs ésotériques se déploie, pareille à une étoile noire étincelant au firmament. Ces dons, qui tiennent leur essence du royaume de Trigon, sont à la fois bénédiction et malédiction. La maîtrise que tu exerces sur ces forces mystérieuses est le fruit d'un combat acharné contre les ténèbres intérieures qui te hantent.
Au cœur de tes pouvoirs, l'empathie fait vibrer l'essence même de ton être. Tu ressens les émotions qui tourbillonnent autour de toi, telle une symphonie mélancolique. Cette sensibilité te permet d'apaiser les âmes tourmentées et de détecter la présence du mal qui se cache dans les ombres. Mais ce don vient aussi avec un fardeau, car les sentiments des autres te submergent parfois, devient un océan tumultueux engloutissant une frêle embarcation. Tu ressens, sans en avoir quelconque maîtrise, la destinée du monde qui te vient en visions prophétiques, ou encore nouer un lien psychique avec l’esprit d’autrui.

Projection astrale, ou plutôt de conscience, c’est ton soul-self qui se matérialise en un voile obscur, esquissé sous les airs d’un corbeau ténébreux, et incarne la quintessence de l’obscurité qui compose ton héritage ; création de constructs, psychokinésie, vol, chronokinésie, intangibilité ou encore la téléportation, la seule limite de ta conscience est ton imagination, et ta faculté à tempérer tes émotions. Ta maîtrise des arts sombres te confère également le pouvoir de la télékinésie. Comme les fils d'une marionnettiste, tu manipules les objets à distance, les faisant danser au gré de tes volontés. Les ombres se courbent d’un revers de main, s'enroulant autour des objets pour les soulever avec une grâce macabre. Extension de l’empathie, les pouvoirs de guérison sont également tiens, puisant dans les profondeurs de ton héritage démoniaque pour refermer les plaies et chasser la douleur, ou plutôt l’absorber, si tant est que ce n’est guère fatalité. Etant enfant de Trigon, tes capacités physiques sont accrues, d’autant plus lorsque tu exprimes ton soul-self.

Ton héritage démoniaque te confère également des aptitudes magiques, tissant des sorts qui font plier les forces surnaturelles à ta volonté. Les incantations et les rituels prennent vie sous tes doigts, telle la toile d'une araignée tissant un piège invisible. Voyage dimensionnel, champ de force, électrokinésie pyrokinésie, explosions magiques, altération de la réalité ou altération de ta taille, création d’illusions, sont des capacités que tu possèdes, sans toutefois les maîtriser ou les même pleinement les comprendre.

Malgré la sombre nature de tes pouvoirs, tu luttes sans relâche pour les utiliser à des fins nobles et altruistes. Tu te tiens vaillamment face aux forces du mal, défendant les innocents et combattant l'obscurité qui menace d'engloutir le monde. Car, en dépit de tes origines infernales, c'est dans la lumière que tu choisis de demeurer. L’appel de Trigon est éternel, cette voix qui tapisse ta psyché, t’incite au lâcher prise, à l’explosion de tes émotions, pour mieux permettre au géniteur de s’inviter dans ce royaume dans lequel tu as élu domicile. Si tu t’affaires à garder maîtrise, un surplus d’émotions pourrait bien être synonyme de menace démoniaque dangereuse pour l’humanité toute entière, sans compter la souffrance que tu éprouverais à les ressentir. Ainsi, la méditation est une pratique régulière, te permettant de recentrer tes énergies et ta conscience, pour exclure de ta psyché le monde qui t’entoure, ce monde plein de peine, de joie, de rire ou de colère.

❯ De quelle Terre provient votre personnage? Si votre personnage vient du multivers, où se situe-t-il sur le spectrum de ses souvenirs?
Nature toute particulière, être à la fois enfant d’humanité et enfant du diable, la conscience se matérialise sous les traits du corbeau et rend abstrait son concept profond. C’est ainsi, que la conscience d’une Rachel d’une autre Terre, avalée par le dévoreur, est venue s’accrocher à la tienne. Soul-self devient pluriel, cohabitation mystique de deux entités à l’identité partagée et pourtant, si différente. La colocation est non-maîtrisée, le dialogue difficile, mais l’expérience de l’invitée apporte de nouvelles perspectives quant à ta nature. Si la frontière est pour le moment épaisse, et empêche de partager le savoir de l’une avec l’autre, bientôt les fondations du mur érigé s’effriteront, éventuellement.

❯ Pseudo : inglorious.

❯ Pronoms: il (he/him).

❯ Pays: La Gaule !

❯ Avez-vous l'âge de la majorité: Ay ay sir

❯ Fréquence de connexion : Daily routine

❯ Autres comptes : Roy Harper & Steven Trevor.

❯ Hypothétiquement, acceptes-tu de recevoir un aléa du destin ? é-vi-de-mment.

❯ Un dernier commentaire?: c’est toujours aussi merveilleux d’être ici, et j’vous aime, continuez d’envoyer du pâté herbivore

« Qu’est-ce que… », regard porté sur doigts fins et trop lisses, que tu portes à tes joues pour finir par dessiner les traits de ton visage. C’est l’inconnu qui s’esquisse sous la pulpe de tes doigts, l’inconnu de l’Inconnue. Subtile panique s’imprime dans la psyché, émotions maîtrisées au fil des décennies - non sans quelques écarts malvenus. Tes billes fuient, balaient l’horizon abimé et pourtant trop propre, vis-à-vis de celui récemment abandonné. Ici, tu ne ressens guère les flammes, pas même l’appel de ton géniteur, aucune invitation à écouter profonde nature. T’envisages ensuite ta tenue, qui n’est guère celle que tu revêtais il y a encore quelques instants. Tu lâches un soupir las. « Pourquoi ça ne se passe jamais comme prévu, ugh. Si John était là, il aurait son sourire de petit malin à clamer bollocks, classic day mate. Ah, John… », pas âme qui rôde aux alentours de cette ruelle abandonnée, t’entretiens le dialogue avec toi et toi seule, sale manie pour briser la solitude devenue fatalité. Avantage certain de l’autonomie de l’âme, ton soul-self comme fervent compagnon de route. Tu n’attends pas davantage, et paupières closes tu concentres ton esprit, te nappant dans cette cape de fumée forgée en un corbeau plus obscur que les ténèbres elles-même. Tu te focalises sur la signature électromagnétique de ta Terre natale, sans toutefois parvenir à la déceler. Toute voyageuse dimensionnelle que tu es, tu entretiens d’ordinaire une certaine affinité avec ces énergies pour te permettre d’identifier les Terres alternatives, mais en cet instant tu ne ressens plus la tienne. « Mmh. », soupir agacé, les hypothèses fusent mais aucune n’atteint la crédibilité convoitée, ou plutôt aucune ne parvient à satisfaire ton esprit. Te voilà emprisonnée sur cette Terre, dans un corps qui n’est guère le tien. Assurance dans les jambes, t’entreprends de remonter le long boulevard adjacent pour trouver repères. Si bien des vagabonds se seraient pris d’une profonde panique, à courir de manière incompréhensible, pour ta part ta préoccupation est principalement concentrée sur comprendre les événements qui se jouent à ton regard pour le moment impuissant. Tu n’auras guère tout perdu, tenue vestimentaire est sombre, et parfaitement à ton goût. Quitte ce corps, ou j’en anéantis chaque atome. Et crois-moi, j’irai bien, palpitant rate un battement, gorge se noue légèrement, regard s’inquiète. Tu interromps ta marche et observes la foule, tournant sur toi-même, inquiétude à l’âme. Peut-être un dérèglement provisoire du voyage, penses-tu.




« Trigon… Père. Je t’ai vaincu autrefois. Je recommencerai. », chaotique décor, un monde plongé dans les flammes, incarnation des enfers parvenue à la surface d’une Terre autrefois pure. Long manteau noir habille tes courbes d’un mystère qui te sied au teint, tu noies les souffrances des défunts qui t’accablent, au fin fond de ta psyché. Cinq décennies d’existence, quatre de méditation acharnée, tu n’es plus la vulgaire enfant d’autrefois, et Trigon doit s’y préparer. A cet instant, aucune larme n’est tolérée, l’heure n’est pas au deuil, l’heure est à saine et douce vengeance, celle de tes compagnons dont les carnes désincarnées jonchent terre brûlée. « Oh Pride, ma douce enfant… Ton monde m’appartient, autant que les Quatre Cavaliers qui brûlent en moi. Il n’y a rien que tu puisses faire pour m’arrêter, alors cède. Cède, rejoins tes frères, réunis, il n’y a rien que l’Univers puisse faire pour nous arrêter. », traits restent figés dans un marbre froid, tu n’as qu’un sourcil qui daigne s’arquer pour confronter la menace que représente ton géniteur, immensément grand, ses quatre grands yeux se mêlant de leur teinte à l’apocalypse ambiante. « John, c’est maintenant. Dernière chance, tu n’en as qu’une… C’était un plaisir, Constantine. Plus ou moins… », tu détournes à peine le regard, observant le britannique dans ta vision périphérique, se préparant à votre dernière chance, alors que tu glisses le signal dans son esprit par télépathie. Manteau noir étend ses ailes, plonge les flammes dans le néant, telle une éclipse solaire. « Azarath. », bientôt le monde sera ténèbres, le voile s’étend et masque les horreurs tapissant bitume brisée. « Metrion. », ta carne quitte son ancrage, les ailes du corbeau se déploient et enveloppent géniteur à l’épiderme écarlate. Vision obstruée, le britannique se met en marche. « ZIN… », silence affligeant. Bientôt rompu par un rire malsain à glacer le sang.

« Hahaha. Non Raven, non… », tes ailes se brisent aussitôt, infernales flammes ressurgissent de l’obscurité. Onde de choc frappe, si brusquement que tu n’as guère le temps d’ériger bouclier suffisamment fort. Il se brise, et corps s’envole plusieurs mètres en retrait. Tu redresses menton, et dans la seconde c’est le corps de Constantine, emprisonné dans les airs, qui se brise. Relâché vulgairement, il vient s’échouer aux côtés des carnes sans vie de Richard, Zatanna, les Titans et autres membres des Justice Leagues. Bouchée-bée, tu rampes jusqu’à ton compagnon mystique. « John, John, hey John… », carmin coule sur son visage mal rasé, grisonnante chevelure devient écarlate. Tu plaques la paume de ta main sur sa poitrine, t’apprêtes à absorber souffrance pour lui insuffler seconde chance - probablement la centième le connaissant - mais il t’interrompt. Tu devines l’esquisse d’un bref sourire déformé par la douleur, lorsque son regard s’éteint. L’humanité entière vient de s’éteindre avec lui, il ne reste que toi, la semi-démone. Tu te relèves, prête à affronter Trigon pour ce qui s’apprête à être une extinction totale. « Tu as réussi, Père. Bravo. A quoi bon ? Je ne te rejoindrai pas, pas ici, et ni dans quelconque v… », sens en exergue, ta sénestre tremble lorsque tu perçois par précognition, affligeante fatalité. L’extinction approche, non celle causée par Trigon.

Pire encore.
Fatalité engloutie fatalité.
« Karma, mmh ? »



T’as pris place dans un café isolé de Gotham. De tous les lieux, t’as atterri dans la déchetterie américaine. T’acceptes poliment le café proposé, mais déclines de la même manière les oeufs au bacon qui te sont suggérés. La simple idée d’ingérer quelconque produit animal te donne la nausée. Sac à main sur la table, t’en vides le contenu et l’ordonnes parfaitement. Parmi le bazar, porte-feuilles, trousse de maquillage, miroir. T’as la gorge nouée, t’espères au moins une bonne nouvelle. T’attrapes l’objet, et après une profonde inspiration daignes t’observer dans le reflet. « Mmh. », tu reconnais l’effort du destin, les traits sont fins, les billes azurées et la chevelure ténébreuse. En somme, le minois de tes jeunes années, à l’identique. Tu en avais suspicion, désormais tu en as certitude. L’index glisse sur ton front, découvre l’absence de gemme. Les questions fusent, mais rien ne t’affole, si ce n’est ce détail apportant funeste avenir pour cette Terre. Brisé sur ta Terre, tu suspectes sa pure inexistence ici, cette prison pour Trigon et tes plus profonds démons. En contrôle momentané de tes émotions, tu tâches de ne pas t’affoler. Tu es née Raven, tu incarnes Pride, ce n’est pas un bordel spatio-temporel qui te perturbera outre mesure. Pas particulièrement gênée par le physique rajeuni fraîchement découvert, t’espères trouver quelques réponses dans le porte-feuilles que tu vides à son tour. T’agrippes aussitôt pièce d’identité. Rachel Roth, naissance le 19 septembre 1993. Tu viens plus ou moins de gagner la moitié de ton existence, mais la date de naissance t’interpelle. Elle n’est guère la tienne, pourtant l’identité l’est. Mille interrogations te viennent, tu as connu bien des mystères, vécu tout autant, mais jamais n’as-tu vécu telle chose.

Tu t’empares du smartphone de la brune. Tu te figes un instant devant le code. 362612. Ton regard s’agite autour de toi, pour chercher propriétaire de cette voix soufflant réponse. Sourcils froncés, tu as beau être à moitié démone, le mystère te surprend et demeure lorsque tu ne vois absolument personne. T’en profites pour t’enivrer d’une grande gorgée de café, et commences à fouiller le répertoire. Tu découvres des noms qui t’interpellent. Petite moue affligée, avant de te plonger dans l’actualité. Justice League, Titans sont parmi tes premières recherches, et il est surprenant de constater leur toute récente création. Pire encore, de découvrir le nom de Luthor à la maison blanche. T’envisages rapidement de chercher les noms d’anciens camarades, amis. T’as besoin d’une âme capable de pouvoir comprendre la folle histoire que t’as à raconter, et même si ça te brûle le crâne, tu n’as que peu de noms en tête qui correspondent. Tu parcours l’histoire, fais le tour des médias à la conquête d’informations essentielles pour cerner le monde qui t’entoure. Aussi, notes-tu les faits associés à la victime qui traverse ton esprit. Tu en cherches la localisation, en concentrant tes pensées à la recherche de sa signature, t’empresses de rassembler « tes » affaires pour te rendre jusqu’à elle. Si tu n’as guère trouvé d’adresse, l’article trouvé suffit à comprendre que l’homme est sur cette Terre aussi, fidèle à lui-même, et non loin de ta position à vrai dire. Tu achèves le café, à la saveur moins agréable qu’à l’accoutumée. Le palais de cette version était encore habituée au café latte, et ne découvrira le plaisir du noir que dans quelques années, si les astres s’alignent. Optant pour une marche plutôt qu’une téléportation hasardeuse pouvant accentuer le chaos dans lequel tu es embourbée, tu te rends jusqu’au motel identifié. Le bâtiment est miteux, ce qui n’engendre guère surprise dans ton esprit. Tu tambourines la porte, et aussitôt celle-ci s’ouvre, aussitôt t’es rassurée. « Bonjour, John. Pousse-toi idiot, tu vas pas me laisser dans le froid. Zatanna est là ? », tu fais un pas en avant, prête à bousculer son bras pour te glisser jusqu’à l’intérieur, mais tu marques un temps d’arrêt. « Vous êtes bien ensemble ici, mmh ? », regard inquisiteur, narines animées faiblement, sourcils se froncent. « Par Azar… Va donc prendre une dou… », l’idiot aussi est plus jeune que lorsque tu l’as quitté. Moins mort, surtout. Toi, tu es moins toi-même. Vertiges t’accablent, tu portes une main à ton front qui tambourine. Tu te rattrapes vulgairement de l’autre main en agrippant l’avant bras de l’homme, avant de secouer vulgairement la tête, laissant tes mèches ébènes s’envoler. « Ca… ça va pas… », souffles-tu d’une voix faiblarde. Tu relèves le menton, déglutis péniblement et plonges billes azurées dans le regard de l’individu auquel tu fais face. « Qui… Qui êtes-vous ? », l’interroges-tu, les traits de l’homme loin de t’être familiers.