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we repeat what we don't repair (vale)
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Jason Todd
Jason Todd
Damned prince of Gotham
Autres facettes : Orm Marius (Ocean Master)
Alias : Red Hood. Ombre qui s'abat pour broyer ses proies. Vigilante sans pitié. Homme névrosé. Fils abandonné.

Âge : 27 années d'enfer et de damnation. Jeunesse broyée, adolescence arrachée, renaissance brisée.

Palpitant : Cœur nécrosé qui parvient à peine à s'agiter. Si tu n'en avais pas besoin pour respirer, tu l'aurais déjà fait amputer.

Crédits : wicked game (avatar)









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Lun 1 Mai - 23:11



We repeat what we don't repair
Il pleut comme de la cendre sur les toits de Gotham. Le ciel est aussi sombre que les ruelles en contrebas et les ombres sont plus effrayantes encore que le croque-mitaine planqué dans le placard des enfants pas sages. Le volcan en éruption qu'est devenu ta ville n'a pas encore cessé sa longue coulée de lave, avalant sur son chemin les malheureux trop audacieux, transformant en pierre ceux qui n'ont pas su éviter le regard de sa méduse. Couvre-feu officieux, une fois la nuit tombée, le vice s'enflamme, le Malin danse au clair de lune une valse avec les âmes les plus impures, gangrenées par un mal qu'elles n'ont pas su dompter. Perché sur une église, gargouille silencieuse qui observe la cité en péril, tu as du mal à reconnaître ce qui fut jadis Gotham. T'étais jeune quand tu l'as quittée, quand la vie t'a été brutalement arrachée et la terre retournée pour accueillir ton corps juvénile atrophié. Et depuis que tu es rentré, tu n'as de cesse de te demander : comment tout ceci a pu arriver ? Cette règle, sa maudite règle qui a plongé la ville dans un chaos enflammé. D'ici, tu entends les cris s'élever, raisonner puis s'étouffer dans l'indifférence d'une nouvelle nuit sans espoir. Ils sont si nombreux, tu sais déjà que tu ne parviendras pas à tous les sauver. Et puis, en as-tu seulement l'envie ? Qui est venu te sauver, toi, quand tu en avais le plus besoin ? Quand le clown déchaîné abattait sa barre en fer sur tes os brisés ? Même si t'avais crié, tu sais que personne ne serait venu te chercher. Cynisme dont tu ne parviens pas à te détacher. Rancœur tenace qui refuse de crever. Colère assourdissante par qui tu te fais manipuler comme un vulgaire pantin désarticulé. Les gouttes ruissellent le long de ton blouson en cuir marron, le masque rouge rabattu sur ta tête te protège de leurs assauts effrénés. Gardien omniscient mais impuissant, contrairement à lui, tu ne te fais plus d'illusions. Ta conscience n'a pas été ressuscitée, tant mieux pour toi, tu peux continuer d'avancer sans avoir besoin de te retourner, sans commettre la même erreur qu'Orphée. Ce soir, tu n'es pas là pour les sauver, mais pour détruire l'hydre de Lerne qui te prive du luxe de pouvoir t'y essayer. Ou alors, peut-être est-ce là ton excuse pour laisser ta haine vagabonder à son gré pour éviter qu'elle ne vienne entièrement te consumer.

Tes bottes s'écrasent dans une flaque d'eau débordante, saut amorti avec dextérité, reflet qui traîne alors que tu continues d'avancer. Ta réputation commence à te précéder, ta présence à Gotham se murmure entre deux bières sirotées, un nom que l'on ose à peine prononcer, comme celui de Bloody Mary par crainte superstitieuse de la voir se matérialiser. Légende urbaine qui a encore toute sa portée, une peur que tu fais germer et que tu laisses pousser. C'est dans cette église abandonnée qu'une transaction pour Black Mask est supposée se jouer. Triste théâtre, pièce macabre dont tu t'improvises protagoniste surprise. Tu pousses les lourdes portes du bâtiment sacré, la poussière laisse la marque de tes pas sur le plancher abîmé, et en son centre, la croix du martyr n'a jamais été retirée. Les bancs sont recouverts d'une fine pellicule grise, le temps s'est arrêté, plus personne ne vient prier, plus personne ne vient se confesser. Et puis, qui peut prétendre croire encore en un Dieu de toute façon ? Pour être passé de l'autre côté, tu peux affirmer ne plus croire en rien. Personne n'attend. Personne n'accueille. Il n'y a que le froid et le vide sans fin. « Pardonnez-moi car je vais pécher. » Rire sarcastique, moqueur, désinvolte. Tu n'éprouves aucune honte à verser le sang dans une église, preuve de cette âme brisée qui n'a su être réparée dans le liquide verdâtre dans lequel t'as été plongé. Corps retrouvé, mais pour le reste, c'est resté enterré. Là où se trouve encore ta pierre tombale abandonnée, au-dessus d'un cercueil vide que plus personne ne vient visiter. Tu le sais, car toutes les fleurs sont fanées.  

Désagréable sensation qu'un nouveau compte à rebours vient de se lancer. Finalement, la scène ne va accueillir que deux acteurs. Toi, et la silhouette qui se dessine derrière l'autel, le courroux tout-puissant venu s'abattre sur ton audace d'ainsi constamment perturber les affaires du masque d'ébène. T'es tombé dans un guet-apens, comme un foutu débutant, piège à loup qui se referme sur tes chevilles alors que tu t'efforces de garder ton sang-froid. Aucune transaction n'aura lieu ce soir, l'assassin a été envoyé dans l'unique but de te tuer. La mort veut à nouveau flirter avec toi, partenaire régulière, amante fidèle qui répond toujours à l'appel. « C'est à toi que je dois me confesser ? J'espère que t'as libéré ta soirée. » Rien de personnel, ce n'est qu'une mise à mort comme une autre. Une exécution sans aucune pitié assénée par les flingues que tu serres fermement entre tes doigts. Bras levés. Armes chargées. Christ ressuscité. Blasphème réincarné.
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